1. La réponse de l’éthique utilitariste
NOTION PRINCIPALE : LE DEVOIR
NOTION SECONDAIRE : LA JUSTICE
L’éthique utilitariste est une éthique des conséquences (ou « conséquentialisme »). L’utilitarisme repose sur le calcul des conséquences de nos actions. Une action est juste si ses conséquences sont utiles (c’est-à-dire bonnes), et elle est injuste si ses conséquences sont nuisibles (c’est-à-dire mauvaises).
Mais qu’est-ce qu’une conséquence utile ? C’est une action qui contribue à améliorer la situation générale des êtres humains, leur bonheur. L’éthique utilitariste affirme donc que la fin justifie les moyens : si la fin (la finalité, le but de notre action) est bonne (maximiser le bonheur : produire du bonheur pour le plus grand nombre), alors tous les moyens employés sont légitimes.
Textes
Jeremy Bentham, Déontologie ou science de la morale (1814) |
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Qu’est-ce que le bonheur ? C’est la possession du plaisir avec exemption de peine. Il est proportionné à la somme des plaisirs goûtés et des peines évitées. Et qu’est-ce que la vertu ? C’est ce qui contribue le plus au bonheur, ce qui maximise les plaisirs et minimise les peines. Le vice, au contraire, c’est ce qui diminue le bonheur et contribue au malheur. La première loi de notre nature, c’est de désirer notre propre bonheur. Les voix réunies de la prudence et de la bienveillance effective se font entendre et nous disent : travaillez au bonheur des autres ; cherchez votre propre bonheur dans le bonheur d’autrui. (…) Car comment obtiendra-t-on le bonheur de tous dans la plus grande proportion possible, si ce n’est à la condition que chacun en obtiendra pour lui-même la plus grande quantité possible ? |
1. Comment Bentham définit-il la vertu morale et son contraire, le vice ? 2. Pourquoi doit-on travailler au bonheur dautrui avant de travailler à son propre bonheur ?’ |
Jeremy Bentham, Principes de morale et de législation (1780) |
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La nature a placé l’humanité sous l’autorité de deux maîtres absolus: le plaisir et la douleur. (…) Le principe d’utilité reconnaît cette sujétion et en fait le fondement du système dont l’objectif est d’élever l’édifice du Bonheur à l’aide de la raison et de la loi… Par utilité on entend la possession de tout objet grâce auquel on tend à obtenir un profit, un avantage, un plaisir, un bien ou le bonheur ; ou à prévenir un échec, une peine, un mal, ou le malheur de qui que ce soit, qu’il s’agisse de la société en général ou de l’individu… On peut dire d’une action qu’elle est conforme au principe d’utilité lorsque sa tendance à accroître le bonheur de la société est supérieure à ce qui le diminue. |
1. Qu’est-ce que « l’utile » pour un individu, selon J. Bentham ? 2. Qu’est-ce que le « principe d’utilité » ? |