Corrigé de l’exercice sceptique : “Mickael Jackson est-il vraiment mort ?”
Le trope du désaccord. Certains affirment que Michael Jackson est mort en 2009 (thèse), tandis que d’autres soutiennent qu’il aurait simulé sa mort et vivrait encore dans le secret (anti-thèse). Selon les rapports médicaux et judiciaires, Michael Jackson est décédé des suites d’une overdose aiguë de propofol, administré par son médecin, Conrad Murray. Cette version repose sur des autopsies, des témoignages et des preuves matérielles consolidées par un procès aboutissant à la condamnation de Murray pour homicide involontaire. Pourtant, certains affirment que Jackson aurait simulé sa mort pour échapper à des pressions médiatiques, financières ou judiciaires.
Le trope de la relativité. La réponse à cette question dépend du point de vue et des croyances de chacun. Ceux qui croient aux théories du complot pourraient considérer qu’il est vivant, tandis que ceux qui font confiance aux médias officiels acceptent sa mort comme un fait établi. La perception de la mort de Jackson varie donc selon les contextes culturels et individuels. Pour une majorité du public, qui a confiance dans les médias traditionnels, la mort de l’artiste est un fait établi. En revanche, pour d’autres, la croyance en sa survie persiste, nourrie par un mélange de méfiance envers les autorités et d’attachement émotionnel à l’icône musicale.
Le trope du postulat (ou de l’hypothèse). L’affirmation selon laquelle Michael Jackson est mort repose sur des hypothèses qui ne peuvent être prouvées. Il n’est pas certain que les autorités médicales ont dit la vérité sur son décès, ni que les rapports médicaux et les témoignages officiels sont fiables, alors que l’on a connu dans l’histoire des cas de falsifications. Les théories de la survie de Jackson supposent au contraire qu’une disparition orchestrée serait plus plausible qu’une mort accidentelle. Ces récits alternatifs s’appuient sur des présupposés culturels : la figure du génie torturé, la méfiance envers les élites médicales, ou l’archétype de la résurrection messianique.
Le trope de la régression à l’infini. Si l’on cherche à prouver que Michael Jackson est mort, on doit s’appuyer sur des preuves comme son certificat de décès et les analyses faites au moment de la mort, mais ces preuves nécessitent elles-mêmes d’être vérifiées par d’autres preuves. Pour établir la cause du décès, les rapports toxicologiques s’appuient sur des analyses de laboratoire. Ces analyses dépendent elles-mêmes de méthodes scientifiques validées par des études antérieures, lesquelles reposent sur des principes physico-chimiques fondamentaux, qui doivent eux aussi être appuyés sur d’autres hypothèses scientifiques.
Le trope du cercle vicieux (ou diallèle). Les autorité médicales ont correctement établi le décès de Mickael Jackson (thèse) parce qu’elles sont crédibles dans leur rapport d’expertise (hypothèse). Mais ces autorités sont jugées crédibles et fiables (l’hypothèse devient la thèse) parce qu’elles ont correctement établi sa mort (la thèse devient l’hypothèse). Cette justification tourne donc en rond, et c’est ce que l’on appelle un diallèle, un cercle vicieux. Pourquoi peut-on faire confiance dans les médecins qui ont établi la mort de Mickael Jackson ? Parce qu’ils sont crédibles. Pourquoi sont-ils crédibles ? Parce que, ce jour-là, ils ont établi sa mort avec sérieux.