Conclusion : les différents genres de liberté
Repères conceptuels : en fait / en droit
- Ce qui est en fait désigne ce qui est réellement, ce qui existe ici et maintenant.
- Ce qui est en droit relève de la règle : c’est ce qui devrait, suivant la règle établie, se passer de telle ou telle manière.
Le fait ne fait pas droit : il ne doit pas dicter les valeurs. Par exemple, de ce que les hommes ne sont pas égaux en fait (certains naissent handicapés ou orphelins ou dans un milieu défavorisé…), on ne peut pas conclure qu’ils ne doivent pas l’être en droit.
Gottfried Wilhelm Leibniz, Nouveaux Essais sur l’entendement humain (1704) |
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Les [numéros] ont été ajoutés pour correspondre au schéma explicatif |
Le terme de liberté est fort ambigu. Il y a liberté de droit [1.] et de fait [2.]. Suivant celle de droit, un esclave n’est point libre, un sujet n’est pas entièrement libre, mais un pauvre est aussi libre qu’un riche. La liberté de fait consiste ou dans la puissance de faire [3.] ce que l’on veut ou dans la puissance de vouloir [4.] comme il faut. […] La liberté de faire [3] a ses degrés et variétés. Généralement, celui qui a plus de moyens est plus libre de faire ce qu’il veut. Mais on entend la liberté particulièrement de l’usage des choses qui ont coutume d’être en notre pouvoir, et surtout de l’usage libre de notre corps. Ainsi la prison et les maladies qui nous empêchent de donner à notre corps et à nos membres le mouvement que nous voulons, et que nous pouvons leur donner ordinairement dérogent à notre liberté : c’est ainsi qu’un prisonnier n’est point libre, et qu’un paralytique n’a point l’usage libre de ses membres. La liberté de vouloir [4] est encore pris en deux sens différents. L’un [5] est quand on l’oppose à l’imperfection ou à l’esclavage d’esprit, qui est une contrainte, mais interne, comme celle qui vient des passions. L’autre sens [6] a lieu quand on oppose la liberté à la nécessité. Dans le premier sens [5], les stoïciens disaient que le sage seul est libre ; et, en effet, on n’a point l’esprit libre quand il est occupé d’une grande passion, car on ne peut point vouloir comme il faut, c’est-à-dire avec la délibération qui est requise. (…) Mais la liberté de l’esprit opposée à la nécessité [6] regarde la volonté nue (…). C’est ce qu’on appelle le franc-arbitre [= libre-arbitre, [6]] et consiste en ce que l’on veut que les plus fortes raisons ou impressions que l’entendement présente à la volonté n’empêchent point l’acte de la volonté d’être contingent et ne lui donnent point une nécessité absolue et pour ainsi dire métaphysique. |
Compléter le schéma suivant.