Conclusion : Qu’est-ce que penser ?

Sommaire

NOTION COMPLÉMENTAIRE : LA VÉRITÉ

« La pensée est le dialogue intérieur et silencieux de l’âme avec elle-même »
(Platon)

Cette conclusion nous servira, à l’aide d’un texte d’Alain, à aborder l’étape méthodologique suivante : apprendre à lire et analyser un texte philosophique.

-> Voir la page-méthode “Lire et comprendre un texte philosophique”

Alain (Émile Chartrier), Propos sur la religion (1938)
Penser, c’est dire non. Remarquez que le signe du oui est d’un homme qui s’endort ; au contraire le réveil secoue la tête et dit non. Non à quoi ? Au monde, au tyran, au prêcheur ? Ce n’est que l’apparence. En tous ces cas-là, c’est à elle-même que la pensée dit non. Elle rompt l’heureux acquiescement. Elle se sépare d’elle-même. Elle combat contre elle-même. Il n’y a pas au monde d’autre combat. Ce qui fait que le monde me trompe par ses perspectives, ses brouillards, ses chocs détournés, c’est que je consens, c’est que je ne cherche pas autre chose. Et ce qui fait que le tyran est maître de moi, c’est que je respecte au lieu d’examiner. Même une doctrine vraie, elle tombe au faux par cette somnolence. C’est par croire que les hommes sont esclaves. Réfléchir, c’est nier ce que l’on croit.

Alain (Émile Chartrier), Propos sur la religion (1938)

Penser, c’est dire non. Remarquez que le signe du oui est d’un homme qui s’endort ; au contraire le réveil secoue la tête et dit non. Non à quoi ? Au monde, au tyran, au prêcheur ? Ce n’est que l’apparence. En tous ces cas-là, c’est à elle-même que la pensée dit non. Elle rompt l’heureux acquiescement. Elle se sépare d’elle-même. Elle combat contre elle-même. Il n’y a pas au monde d’autre combat. Ce qui fait que le monde me trompe par ses perspectives, ses brouillards, ses chocs détournés, c’est que je consens, c’est que je ne cherche pas autre chose. Et ce qui fait que le tyran est maître de moi, c’est que je respecte au lieu d’examiner. Même une doctrine vraie, elle tombe au faux par cette somnolence. C’est par croire que les hommes sont esclaves. Réfléchir, c’est nier ce que l’on croit.

EXERCICE

Ce questionnaire vous guide dans la compréhension de ce texte (voir la fiche-méthode : lire et comprendre un texte philosophique). Utilisez des stylos et surligneurs de couleurs différentes pour situer dans le texte les éléments visibles (thèse, arguments, exemples, concepts principaux, etc.). A gauche du texte, prenez de courtes notes pour identifier les différents éléments du texte (Q, T, A, E, Pb).

Quelle est la question principale que se pose Alain dans ce texte ? (Attention : elle est implicite)

Quelle réponse y apporte-t-il ? (= quelle est la thèse du texte ?)

Quels termes du texte vous paraissent êtres importants à définir pour le développement des idées de l’auteur ? (= les concepts clés du texte).

Comment justifie-t-il sa thèse ? (= par quels arguments ?)

Comment illustre-t-il sa thèse ? (= par quels exemples concrets ?) (Aide : il y a trois exemples pour illustrer la thèse)

La thèse d’Alain vous semble-t-elle étonnante, et pourquoi ? (Essayez d’expliquer en quoi cette thèse pose problème, quel est l’enjeu de ce texte.)

Platon écrit que « La pensée est le dialogue intérieur et silencieux de l’âme avec elle-même. ». En quoi cette citation vous aide-t-elle à comprendre la définition qu’Alain donne de la pensée lorsqu’il affirme que « Elle se sépare d’elle-même. » ?